Codex Dunvegan

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Transcription: {La vieille trail [underlined]... - 3 -
 
    Les Bourgeois [underlined] des Compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d'Hudson, avec leurs employés, furent d'abord à peu près seuls à suivre ce chemin. Parmi eux se trouvaient des Canadiens-Français et des Métis issus de ces premiers Canadiens. Sur leurs pas, durant les longues journées de marche, et le soir, au campement, ces hommes semaient des actes d'amour de Dieu et d'espérance du ciel, de contrition aussi pour leurs faiblesses, et, dans leurs prières, suppliaient le Seigneur de leur envoyer des prêtres, de ces prêtres dont ils sentaient si vivement le besoin, tant pour les absoudre que pour régulariser leurs unions et baptiser leurs enfants.
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   Le premier qui répondit à cet appel fur M. l'abbé Joseph BOURASSA, natif de Lévis, sur le bord du Saint-Laurent, et ordonné prêtre le 14 avril 1844. Venu dans l'Ouest cette même année, il demeurait, avec son supérieur et compatriote, l'abbé Jean-Baptiste Thibault, au Lac Sainte-Anne, à 45 milles du Fort Edmonton; et c'est de là qu'il vint, en octobre 1845, visiter la région qui forme aujourd'hui le vicariat de Grouard.
    Après un arrêt de quelques jours au Fort du Petit Lac des Esclaves, il se mit en route pour le Fort Dunvegan, suivant, avec des chevaux d'emprunt et un guide, la vieille trail [underlined]. Il lui fallut neuf journées pour en parcourir les 160 milles, souffrant de la faim à certains jours, malgré les bonnes "poules de prairie" que son conducteur lui tua "par-ci par-là", souffrant aussi du froid, par suite d'une précoce bordée de neige, qui eut en outre le grave inconvénient de rendre le chemin for difficile... Mais peu lui importaient ces misères : chaque soir, dans son pauvre campement, il se sentait, dit-il, plus heureux qu'un roi dans son palais!.. A quoi rien d'étonnant, puisqu'il donnait sa jeunesse à Dieu et aux âmes. (1)
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1) Sur ce voyage, nous avons une lettre du 10 déc.1845 à Mgr Provencher et un rapport du 30 septembre 1861 à Mgr Taché. (Arch.de St-Bon.)
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